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La méthode KonMarie

« La Magie Du Rangement »

Marie Kondo est une Japonaise passionnée de rangement depuis l’enfance. Son ouvrage « La Magie Du Rangement » a été écrit pour un public japonais et il peut être difficile à comprendre si l’on en fait abstraction. En effet, pour apprécier pleinement sa méthode, il est important de lire entre les lignes et de ne pas se focaliser sur les aspects culturels, parfois surprenants pour certains d’entre nous.

Décalage culturel

Les Japonais, avec leur attachement au shintoïsme, accorde énormément d’importance à l’ordre et à la propreté de leur intérieur. L’ouvrage de Dominique Loreau « Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi » est très éclairant à ce sujet. Elle nous y explique comment le Zen considère avec autant de noblesse le fait d’entretenir son espace que celui de pratiquer la méditation. Avoir une maison propre et rangée est une source d’apaisement pour l’esprit : quand tout est à sa place, l’esprit est plus serein.

Dans notre société, les tâches ménagères ne sont pas des tâches valorisantes et on tend, quand cela est possible, à les déléguer. Les enfants japonais apprennent dès la maternelle à prendre soin de leur classe, à la nettoyer et à la ranger. Ces séances de rangement ne sont pas ressenties comme dégradantes, bien au contraire, c’est une marque de respect pour l’enseignement, pour le savoir.

Il en va de même pour le rapport aux objets. De la même façon que nous sommes capables de ressentir de la gratitude pour un temps clément, les Japonais expriment leur gratitude aux objets qui, par exemple, les protègent des intempéries. Il n’y a donc rien d’extraordinaire à remercier son parapluie d’avoir rempli sa mission.

Si remercier puis ranger soigneusement ses vêtements pour qu’ils « profitent d’un repos bien mérité » ne leur apporte sans doute pas plus de « vitalité », en revanche il est indéniable que les habits dont on prend grand soin, que l’on plie soigneusement, dureront plus longtemps que ceux que nous jetons en boule au pied de notre lit … Si ce n’est pas « l’intention ou l’amour » que nous mettons dans nos gestes qui rend nos vêtements plus beaux, la délicatesse que nous mettons dans ces gestes est primordiale pour qu’ils gardent plus longtemps une meilleure allure.

Rien de surprenant non plus, dans le fait de saluer sa maison lorsqu’on y rentre après une journée de travail. Ce qui peut nous étonner, c’est la verbalisation d’un sentiment que nous sommes nombreux à partager : la joie de retrouver un lieu hospitalier où l’on se sent bien.

Il est souvent reproché à Marie Kondo de nous inciter à « jeter » nos objets et même nos papiers administratifs ! Cette fois encore il est important de garder à l’esprit les différences culturelles. En effet, au Japon les règles sont totalement différentes en ce qui concerne l’administratif et tous les documents sont potentiellement récupérables, si besoin, auprès des différents organismes. De plus, le recours au seconde main est beaucoup moins développé que dans nos pays. Il y a aussi derrière cette idée de jeter, celle de ne pas encombrer les autres avec des objets que nous ne souhaitons pas garder.
Mettre de côté, un pull pour une sœur à qui il plaît tellement, d’accord ; mais faire des sacs de vêtements à donner aux amis, hors de question pour l’auteure. Il s’agit surtout de ne pas mettre les autres dans une situation inconfortable : il est parfois difficile de refuser un « don » même quand il ne nous plaît pas.

Une fois dépassé ce décalage culturel, on peut apprécier pleinement la méthode de Marie Kondo.

La méthode

Ranger une bonne fois pour toute et viser la perfection 

Décider de jeter ou non quelque chose et décider où le mettre si vous le gardez. Si vous êtes capable de réaliser ces deux actions, vous pouvez atteindre la perfection.

Faire de la séance de rangement un événement spécial

Le titre du livre est révélateur, puisque l’auteure utilise le terme de « magie ». Elle nous promet un avant et un après la mise en place de ses conseils : le rangement va changer notre vie.
Elle nous invite à nous lancer dans un véritable « marathon de rangement » et de faire de cette étape de tri, une expérience unique, quasi initiatique, qui bouleversera notre existence.

Il est indéniable qu’effectuer un désencombrement de ses possessions est une expérience qui nous place face à nous-même, face à notre rapport au passé et à l’avenir. Faire du tri dans ses affaires c’est, sans conteste, faire aussi du tri dans sa tête, voire dans sa vie.

Le processus de sélection peut s’avérer particulièrement difficile car il nous contraint à faire face […] aux choix stupides du passé.

Décider de garder ou de se séparer d’un objet permet de renforcer notre capacité à prendre des décisions. Désencombrer permet de renforcer la confiance en soi.

Je suis convaincue que les effets bénéfiques du désencombrement sont à leur maximum quand tout a été entièrement trié. Là où nos avis divergent, c’est sur l’idée de s’attaquer en une seule fois à l’ensemble de sa maison. Certes cela dépend de la surface de la-dite maison mais désencombrer reste une tâche assez physique qu’il ne me semble pas possible d’effectuer plus de deux jours d’affilée. Là encore la différence culturelle joue, les maisons japonaises sont souvent plus petites et moins remplies que les nôtres.

Trier par catégorie

À l’inverse de beaucoup de méthodes qui préconisent un tri par pièce de la maison, Marie Kondo nous invite à effectuer ce tri par catégorie et dans un ordre précis : vêtements, livres, objets divers, objets ayant une valeur sentimentale.

Ce procédé oblige à rassembler tous les items de la-dite catégorie, d’où qu’ils proviennent. Par exemple, l’ensemble des livres disséminés dans les bibliothèques, table de chevet, salon ou cuisine, sont réunis en un seul lieu. Cela permet, dans un premier temps de mieux évaluer leur quantité et parfois de faire apparaître des doublons.
Prendre conscience de la trop grande masse d’objets d’une même catégorie, est déjà un premier pas vers l’allègement.

Ce ne sont pas nos souvenirs (objets) que nous devons chérir, mais la personne que nous sommes devenue grâce à ces expériences passées.
(Marie Kondo, à propos des objets ayant une valeur sentimentale)

Un seul critère de tri : est-ce que cet objet me met en joie ?

La plupart des méthodes de désencombrement propose des listes de questions à se poser face aux différents types d’objets : depuis combien de temps ce vêtement n’a-t-il pas été porté ? Ce livre sera-t-il vraiment (re)lu un jour ? Combien d’objets ayant la même fonction se trouve dans la maison ? Etc.

Marie Kondo nous propose, au contraire, de ne pas se poser de questions, de prendre chaque objet en main et de se demander seulement quel sentiment il nous inspire. Soit, «il nous met en joie» et il sera gardé, soit ce n’est pas le cas, il sera alors évacué. C’est LA particularité de sa méthode.

Ce critère à l’avantage de la simplicité.
Cependant, de nombreux objets, particulièrement utiles, n’apportent pas spécialement de joie : un aspirateur ou une serpillière, même s’ils manquent cruellement de glamour doivent-ils être jetés ? Certes, il existe des balais plus jolis que d’autres, mais doit-on se débarrasser de son balai moche qui remplit sa fonction, en attendant d’en trouver un qui nous mette de la joie au cœur ? Est-il raisonnable de se séparer de tous les objets utiles pour en racheter d’autres qui nous conviennent davantage?

Il y a une vraie joie à utiliser chaque jour des objets utiles et beaux à la fois : manger dans une belle assiette, écrire dans un joli carnet, c’est déjà un petit bonheur. Mais doit-on se séparer de sa brosse à dents un peu moche avant même de lui avoir trouvé une remplaçante ?

Jeter puis ranger

Une fois que le tri a été effectué, Marie Kondo nous conseille de nous débarrasser rapidement des choses écartées, puis de ranger le reste une bonne fois pour toutes puisque notre «vraie vie commence après avoir mis de l’ordre».

Les objets seront rangés par catégorie et non par fréquence d’utilisation. Chaque objet gardé doit avoir une place clairement définie. Si on ne sait pas où ranger quelque chose c’est qu’on n’en a pas tant besoin …

Enfin, elle nous invite à ne pas empiler mais à choisir un rangement vertical, notamment pour les vêtements. C’est sans conteste un des aspects de sa méthode les plus partagés sur le web.

 

D’autres avis sur ce livre :

https://www.joseeannesc.com/contenu/la-methode-konmari

https://une-vie-simple-et-zen.fr/2-super-methodes-d-organisation

La magie du rangement, de Marie Kondo (traduction Christophe Billon), 2016, éditions Pocket

ISBN : 978-2-266-25896-8

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