Mon parcours de bordélique organisée – 1
Je n’aimais pas ranger ou faire le ménage, mais ce que j’aimais encore moins c’était le bazar autour de moi, et j’ai toujours ressenti un sentiment de paix, de calme et de sérénité face à une surface plane, propre et sobrement occupée.
Je déteste perdre mon temps et mon énergie inutilement. Je ne parle pas de ne rien faire, qui est une activité en soi, je pense aux déplacements inutiles : aujourd’hui, j’habite au troisième étage (sans ascenseur) et chacune de mes sorties est « rentabilisée » au maximum. Hors de question de descendre plusieurs fois dans la journée, une fois pour le pain, une autre pour aller à la poste et encore une pour me rendre à la médiathèque ! Mais cette recherche d’efficience, je l’applique tout le temps et partout. Partisane du moindre effort, je cherche, et trouve, des solutions pour rendre les choses plus simples.
Je supportais de moins en moins les meubles difficiles à nettoyer, les objets de décoration à dépoussiérer ou les objets difficiles à retrouver. Je me suis mise à rêver d’un intérieur ergonomique, facile à entretenir et à ordonner. Pourtant, habitant dans des lieux de plus en plus grands, je possédais de plus en plus de choses qui m’encombraient.
Quand la question de quitter ma grande maison pleine comme un œuf, s’est posée, j’ai eu envie de changement. J’en ai eu assez de cet espace rempli de choses inutiles, difficiles à entretenir. Les contraintes budgétaires étant importantes, le choix d’un logement plus petit s’est imposé. Je me suis souvenu de la paix ressentie quand je me trouvais dans ma « résidence secondaire » : une toute petite caravane au confort plus que rudimentaire, posée sous un cerisier, où je me sentais tellement bien, sereine et libre. J’ai eu envie de retrouver cet état, cette joie et ce calme de ne posséder que l’essentiel.
J’ai imaginé pendant un moment investir dans un mobil-home. J’ai regardé des dizaines de vidéos sur les Tiny Houses. Je suis allée jusqu’à faire des plans. J’adorais l’inventivité des constructeurs, l’esprit bateau/caravane où chaque centimètre carré est utilisé, où les banquettes sont des rangements, les escaliers servent d’étagères … La contrainte de l’espace semblait une mine inépuisable pour l’imagination. Je me suis prise de passion pour l’aménagement des petits espaces, les astuces rangement, gain de place et organisation. J’en ai adopté un certain nombre et je partageais, avec mes amies,celles que je trouvais les plus efficaces, celles qui me simplifiaient le plus la vie.
De lien en lien, j’ai découvert Béa Johnson, le « zéro déchet » et le minimalisme. J’ai commencé à regarder différemment autour de moi. Je voyais d’un mauvais œil tous mes « au-cas-où » : les meubles à réparer dans le garage, les objets pas si décoratifs que ça, les fringues trop grandes ou trop petites. J’avais besoin de faire du tri !
Inspirée par la garde-robe capsule de l’experte en zéro déchet, et n’étant pas une passionnée de mode, c’est donc naturellement par le tri des vêtements que j’ai débuté. Cela fut facile, je me suis séparée de tout ce que je ne portais jamais : les tenues trop habillés, les tenues de « maison », les habits trop grands ou trop petits, etc. Depuis, je ne porte plus que mes vêtements préférés !
J’ai continué par les objets de décoration qui devenaient à mes yeux essentiellement des « ramasse poussière ». Cependant, j’en gardais quelques uns. Sans le savoir, j’appliquais le conseil de Marie Kondo qui nous invite, dans son livre « La Magie du Rangement », à ne garder que les objets qui nous « mettent en joie ».
J’ai été impressionnée par la quantité d’objets sans grande valeur que j’avais achetés, non pas parce que je les désirais vraiment, mais simplement parce qu’ils n’étaient pas trop moches et surtout pas chers : de nombreuses paires de chaussures « de fille » (jamais portées), des bougeoirs à n’en plus finir, des magazines à peine feuilletés, des affiches jamais encadrées, des accessoires de cuisine en plastique coloré pas très utiles, etc.
J’ai pris conscience de ma capacité à dépenser des sommes assez astronomiques, en fin de compte, dans l’achat de babioles à » trois francs six sous ». J’investissais rarement de grosses sommes mais, tous ces petits euros ajoutés les uns aux autres, ça devait faire une somme rondelette !
Je suis ensuite passée aux livres et ma bibliothèque qui a bien maigri, même si j’ai dû y revenir plusieurs fois et qu’elle est encore, à ce jour, trop remplie à mon goût !
Désencombrer est un processus sans fin !
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