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Pourquoi on accumule ?

Le désordre et l’accumulation se sont parfois installés lentement, parfois plus brusquement, lors d’un héritage par exemple.

Avant d’établir un plan d’action, un état des lieux s’impose !

Ai-je accumulé un peu, beaucoup, passionnément ? Mon désordre est-il de type flagrant ou rampant (visible ou caché dans les tiroirs, placards, par exemple) ?

Ensuite, il est nécessaire de prendre un temps pour s’interroger sur le « pourquoi de la situation présente ».

La culpabilité et l’auto flagellation ne sont pas les bienvenues ! Il s’agit de comprendre pour mieux agir, établir un constat sans jugement.

On achète trop !

En cela on répond à une sorte “d’injonction sociale” à avoir toujours plus. D’une part, la société de consommation nous pousse à acheter en créant sans cesse de nouveaux besoins. D’autre part, l’obsolescence programmée de certains appareils mais aussi la fragilité qu’entraîne parfois la complexité des technologies, nous contraignent à les renouveler régulièrement. On achète donc par besoin (réel ou supposé). Nos achats sont la base d’un pan entier de notre système économique, qui privilégie le jetable au détriment du durable (économiquement moins rentable). « L’obsolescence programmée [est] moteur de l’hyper consommation » comme le disait Anne Brunel sur France Inter en 2016.

Nos achats répondent parfois à un désir. Les changements de mode, toujours plus rapides, nous incitent à consommer pour rester dans la tendance du moment. On accumule des objets dont l’utilité est relative mais qui nous apporte du plaisir : décoration, vêtements, sentiment d’avoir fait une bonne affaire, etc. La plus grande part du plaisir tient alors plus dans l’acte d’achat en lui-même que dans l’objet qui est parfois directement oublié dans son sac plastique !

On garde trop !

Les accumulateurs sont de plusieurs types :

  • le collectionneur donne un sens à son accumulation,
  • l’accumulateur pathologique (le syndrome de Diogène (ou syllogomanie) fait désormais partie du « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux »,
  • le dilapidateur n’a aucune difficulté à jeter voire aurait plutôt des difficultés à garder !
  • entre l’accumulateur pathologique et le dilapidateur, se trouve l’accumulateur lambda. C’est celui qui nous intéresse.

Pourquoi on garde ?

  • Parce que l’on a de la place ! Et quand on en manque, on nous en propose : voir l’explosion du nombre d’entreprises de stockage !
  • Parce qu’on ne sait pas quoi faire des objets trop lourds, trop encombrants, trop polluants.
  • Parce qu’on n’a pas de déchetterie à proximité ou d’association à qui les donner.
  • Parce que se débarrasser des objets (vente ou don) serait possible mais demanderait trop d’efforts.
  • Parce que les objets ont un rôle sécurisant.
  • Parce qu’ils sont un signe de reconnaissance de notre identité.
  • Parce que le vide et le changement font peur.
  • Parce qu’on culpabilise de se séparer d’un souvenir, d’un objet offert, ou qui a coûté beaucoup d’argent.
    Cette liste n’est pas exhaustive !

Les différents types de « gardeurs »

On peut alors dresser le portrait des différents « gardeurs »

  • gardeur social/procrastinateur : ça pourrait servir à quelqu’un …
  • gardeur économique : je le garde parce que ça coûte cher …
  • gardeur sentimental : ça me rappelle des souvenirs …
  • gardeur instrumental : je le garde « au cas où » …

Cette liste n’est ni exhaustive ni exclusive : on appartient souvent à plusieurs catégories, en fonction des objets.

Pour effectuer un désencombrement efficace, il sera important face à chaque objet, de savoir pourquoi on l’a gardé jusque là et si cela se justifie « ici et maintenant », s’il n’y a pas une autre alternative.

Pourquoi désencombrer ?

Bienfaits psychologiques

Désencombrer son habitation c’est aussi faire du tri dans sa tête, dans ses priorités et parfois dans sa vie. C’est faire de la place pour ce qui compte vraiment, ce qui nous rend heureux. Se débarrasser du superflu pour se recentrer sur l’essentiel.

Désencombrer, c’est aussi interroger notre rapport aux objets , notre rapport à la séparation, à la perte, et celui-ci est intrinsèquement lié à notre personnalité profonde.

Désencombrer peut être une aide à la résilience après un deuil ou une séparation.

Désencombrer permet de tourner les pages du passé, de faire des choix pour le futur et de se concentrer sur le présent.

Bienfaits énergétiques

Le désordre pollue visuellement notre esprit qui a alors du mal à se poser. Il peut créer un sentiment d’oppression qui n’aide pas à se sentir serein.

Ensuite, quand on a trop de choses, trop d’exemplaires d’un même objet (tire-bouchons, rouleaux de scotch, etc), on ne sait pas toujours où ils se trouvent, on perd beaucoup de temps et d’énergie à les chercher.

Enfin, moins il y a d’objets, et plus l’entretien de notre espace de vie est facile et rapide.

Bienfaits écologiques 

S’interroger sur ce qui a conduit au « trop », engendre une remise en question de nos manières de consommer, acheter, jeter …

Constater la quantité de choses superflues dont on est sur le point de se libérer, entraîne souvent une prise de conscience de l’impact écologique de notre mode de consommation.

Cette prise de conscience peut parfois être à la base d’un désir de minimalisme, voire d’un mode de vie « zéro déchet ».

On achète mieux et moins.

“Depuis que j’ai commencé à désencombrer mon intérieur et que je possède moins, je me sens de mieux en mieux. Vivre une vie simple, faire attention à ce que l’on achète. C’est cela qui m’a vraiment rendue accro au mode de vie zéro déchet. »
Béa Johnson, experte du mode de vie zéro déchet. (Entretien intégral)

Bienfaits économiques

Dès lors, nos actes d’achat évoluent. Ils sont plus réfléchis, moins impulsifs, on s’interroge davantage avant de faire entrer un nouvel objet. Une fois encore : on achète mieux et moins.

Quand on sait exactement ce que l’on possède et où se trouvent les choses, on ne rachète pas ce que l’on a déjà et/ou que l’on ne retrouve plus.

On évite le gaspillage engendré par le stockage de denrées périssables oubliées.

On privilégie le durable, le réutilisable, voire l’occasion.

On peut être tenté par le partage d’objets utilisés très occasionnellement. Exemple : les services à fondue/raclette sont typiquement gourmands en espace, servent-ils assez souvent pour justifier la place qui leur est accordée ?

Se simplifier la vie

Vivre avec moins c’est vivre plus simplement. C’est regagner le temps perdu -inutilement- à chercher les choses, ou à hésiter entre plusieurs objets de même nature. C’est utiliser ce temps récupéré pour ce qui est vraiment important ou pour choisir de ne rien faire, activité ô combien nécessaire à notre équilibre !